Capitolo 3 :: Chapitre 3

Pubblicato: 09-02-19 - Ultimo aggiornamento: 09-02-19

Commenti: Bonjour/Bonsoir ^_^ Merci beaucoup à Cris et Fankaori pour vos reviews, toujours appréciées. J'espère que vous aimerez ce nouveau chapitre. Prenez soin de vous, ~Cat~

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Chapitre 3  

Ryô n'avait pas bougé depuis le départ de Kaori. Il fixait cette porte fermée, par laquelle elle était sortie. Aucun mot n'avait pu jaillir de sa bouche, il avait été incapable de la retenir aussi bien en paroles que physiquement. Il avait été incapable de bouger et pourtant, comme il aurait voulu lui attraper le bras, la retourner et la plaquer contre cette porte avant qu'elle ne l'ouvre. Lui montrer à quel point il mourrait pour elle.  

Ryô ferma les yeux. Il ne ressentait rien, juste un vide absolu. Son âme qui était toujours tourmentée, voulait hurler de douleur de ressentir un tel vide.  

Il ne pouvait pas en vouloir à Kaori, tout était de sa faute. Il réalisait à quel point son assurance qu'elle lui pardonnerait, trop certain de l'amour qu'elle lui portait, l'emporterait sur ce qu'il lui avait fait et dit.  

Même si Kaori était un ange de bonté ; ce qu'il lui avait fait était impardonnable. Même Ryô le réalisait maintenant. La patience de Kaori et ses limites avaient dû être atteintes. Et certainement depuis longtemps en fait. Malgré cela, elle avait réussi à tenir jusqu'à ce matin fatidique où elle avait réalisé qu'elle ne tenait pour rien. Tout avait volé en éclats en elle.  

Il avait brisé son ange. Brisé toute la confiance qu'elle pouvait lui porter. Ryô se sentait si impuissant. Rien n'y faisait, quoiqu'il fasse ou dise, elle refusait tout ce qui pouvait venir de lui. Tout sauf…  

Kaori marchait dans la rue, perdue dans ses pensées. Repensant à ce qui venait de se passer. Même si elle ne l'avait pas montré, ses certitudes s'ébranlaient. Le doute s'empara de nouveau d'elle. Elle stoppa net alors que le monde autour d'elle, lui, continua. Les gens marchaient tout autour d'elle sans prêter attention à elle.  

Kaori avait du mal à respirer, elle avait une sensation d'étouffer. Elle essaya de se calmer. Pourquoi ressentait-elle cela ? Jusqu'à présent, tout avait été si clair, tout lui avait semblé si limpide mais maintenant, elle ignorait pourquoi, elle se mettait à douter. Avait-elle tort de poursuivre dans cette voie ? Avait-elle tort de ne pas vouloir laisser à Ryô une autre chance, une ultime chance ? En effet, ce serait la dernière chance qu'elle lui accorderait.  

A cette pensée, une colère monta en Kaori. Colère contre elle-même. Combien de fois s'était-elle dit cela ? Combien de fois, s'était-elle dit qu'elle pouvait encore lui accorder une autre chance ! Tout ce qu'elle avait accepté de sa part, la façon dont il la traitait. Jusqu'à maintenant, elle avait réussi à l'accepter avec du mal et quelques larmes mais elle y était parvenue. Sauf que là, c'était différent. Il ne s'agissait pas des même critiques que Ryô lui disait, critiques qui pouvait être acerbes et Kaori se demandait toujours s'il réalisait vraiment à quel point il pouvait être dur. Sans compter qu'il ne se gênait pas pour draguer à outrance devant elle. Qu'il offrait des cadeaux à tout le monde, sauf à elle. Miki, Saeko, Eriko et même Reika. Toutes avaient reçu des cadeaux de sa part pour leur anniversaire, pour Noël et même à la saint Valentin occidentale qu'il fêtait, prenant prétexte qu'il avait vécu aux États-Unis.  

Quant à elle, elle en était toujours exclue et, il ne se privait pas pour le lui faire sentir et même remarquer.  

Elle serra les poings de rage ; ses prunelles ne portaient plus aucune trace de leur couleur noisette, son regard était si dur et sombre. Elle ferma les yeux pour tenter de se contrôler, de reprendre le contrôle. Elle se força à respirer lentement et à faire le vide en elle.  

Elle ne le laisserait plus faire, elle ne le laisserait plus avoir une telle influence sur elle.  

Ce temps était révolu !  

Quant elle rouvrit les yeux, la tempête en elle s'était éteinte. Elle reprit sa marche, plus décidée et déterminée que jamais.  

Après avoir été à la gare, Kaori gagna le Cat's. Quand elle entra dans le café, sourire aux lèvres, elle ne prêta pas attention à son partenaire qui se trouvait au bar. Elle ne se demanda même pas pourquoi il se trouvait déjà là, ce n'était pas son habitude de se trouver au Cat's aussi tôt dans la matinée.  

Ryô l'avait sentie au moment même où elle était entrée mais ne se retourna pas. Il ignorait s'il pouvait encore supporter de la voir lui porter un tel regard de haine à son égard. En effet, il avait bien vu de la haine dans le regard de son ange à son encontre. A sa surprise, elle s'assit à côté de lui.  

- Kaori, Miki la salua chaleureusement, espérant détendre l'atmosphère qui était assez lourde et ce depuis l'arrivée de Ryô.  

Quant il avait passé la porte du café, toutes les personnes présentes avaient pu ressentir l'aura de désespoir qui entourait le nettoyeur. A chaque fois, tous pouvaient jurer que cette aura ne cessait de grandir. Tous ses amis s'inquiétaient pour lui, surtout en voyant à leur grande surprise à quel point cela indifférait Kaori.  

- Bonjour Miki, Falcon, Mick, Kaori sourit à ses amies.  

- Alors ma chérie, quoi de neuf ? Miki tentait de lancer une conversation dans l'espoir que cela allège l'atmosphère.  

Kaori se mordit la lèvre inférieure, devait-elle le dire… maintenant ?  

- En fait, j'ai une nouvelle, une grande nouvelle à dire.  

Ryô ferma les yeux, et si cela était encore possible, l'aura autour de lui s'assombrit encore plus. Mick et Falcon le perçurent. Tous deux échangèrent un regard empli d'inquiétude.  

Ils ignoraient ce qui avait bien pu se passer mais se doutèrent que cela était d'une immense gravité.  

Miki, quant à elle, avait les yeux rivés sur son amie, sa curiosité était à son maximum. Elle peinait à rester en place et des tas de scenarii ne cessait de la traverser.  

- Voilà, commença Kaori, je… Je suis enceinte !  

Un silence de surprise totale s'installa. De tout ce qu'avait pu imaginer Miki, cela n'en faisait visiblement pas parti.  

- Eh bien, Miki cligna des yeux puis elle se reprit. Elle fit le tour du bar pour prendre Kaori dans les bras, Toutes mes félicitations, ma chérie. Je suis si heureuse pour toi et… Miki hésita et avant qu'elle n'ajoute un mot, Ryô dit dans un souffle,  

- Je ne suis pas le père.  

Puis, il se leva et quitta le café sans ajouter un autre le mot.  

Mick et Falcon échangèrent de nouveau un regard.  

Mick se leva à son tour, puis quitta le café après avoir félicité chaleureusement Kaori ; il se mit à la recherche de son jumeau japonais. Sans aucune surprise, il trouva Ryô exactement où Mick le pensait. Il resta un peu à l'écart.  

Ryô était debout face à la tombe de Hide.  

Il semblait être en conversation silencieuse avec son ancien partenaire et ami. Puis, Mick vit Ryô hocher de la tête. C'est à ce moment-là que Mick s'approcha un peu plus. Sans se retourner, Ryô acquiesça de sa présence.  

- Qu'est-ce que tu veux, Mick ?  

Mick fut frappé par l'attitude de Ryô et son inquiétude grandie encore plus en entendant la voix de son ami. Sa voix, par rapport aux dernières semaines, semblait encore plus exténuée, complètement abattue et sans espoir.  

D'un pas de loup, Mick s'approcha de son ami. Maintenant, ils faisaient tous les deux face à cette tombe où reposait l'homme qui d'une certaine façon avait permis à tous ses amis de se réunir et de former un clan solide où chacun protégeait et avait confiance en l'autre. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Mick et hocha de la tête en direction de la tombe en signe de remerciement envers cet homme qu'il n'avait pas eu la chance de connaître mais qu'il connaissait… Hide Makimura.  

- Ryô, que se passe-t-il ? Finit par demander Mick dans un murmure pour ne pas troubler le calme et la sérénité de l'endroit où ils se trouvaient.  

Pour toute réponse, Ryô resta silencieux, les yeux toujours rivés sur la pierre tombale.  

- Ryô, tenta Mick après quelques secondes de silence. Il n'avait aucune intention de repartir sans réponse. Cela suffisait, ils auraient même dû avoir cette conversation il y a plusieurs semaines maintenant.  

Mick vit Ryô prendre une lente et profonde inspiration, puis serrer les poings d'une telle force que Mick se demanda comment cela pouvait être possible. Il connaissait son ami, et c'est pourquoi il était si inquiet. Il savait que Ryô gardait tout en lui mais que tôt ou tard, il faudrait bien que cela sorte.  

- Je l'ai perdue Mick, et il n'y a rien que je puisse faire pour changer cela.  

Mick était toujours en train de regarder son ami,  

- Ryô, c'est faux, même si Kaori est enceinte… C'est stupide ! Quoi que tu aies dit tout à l'heure, je sais que c'est toi le père. Je sais qu'il ne pourrait en être autrement. J'ignore ce qu'il s'est passé mais je me doute que c'est grave. Au vu de l'attitude de Kaori envers toi ces dernières semaines et ta comédie de tout à l'heure.  

Ryô ne répondit pas.  

- Ryô, que s'est-il passé ? Demanda une nouvelle fois Mick.  

- Je l'ai perdue, Mick. Fut de nouveau la seule réponse de Ryô dont les yeux étaient toujours rivés là où reposait son ami, son frère. Silencieusement, il demandait pardon aussi à Hide à défaut de pouvoir le demander à Kaori, son ange qui illuminait son âme.  

Mick, quant à lui, observait son ami. Depuis le début, il s'était douté que quelque chose de grave s'était passé entre Kaori et Ryô. Surtout au vu de l'attitude que Kaori montrait envers Ryô. Un total désintérêt. Même quand il était évident que Ryô sombrait.  

Mick soupira, puis se tourna pour se retrouver lui aussi face à la pierre tombale.  

Quand vous avez éliminé l'impossible, ce qui reste, même improbable, doit être la vérité (1), cela résonna dans la tête de Mick. L'idiot ! Pensa-t-il.  

- J'ai toujours pensé que quand tu accepterais de sauter le pas avec ta partenaire, ce ne serait pas pour agir de la sorte au réveil.  

Ryô ne bougea pas, il serra encore un peu plus fort les poings. Bien sûr, Mick avait tout deviné, il n'y avait rien de surprenant à cela. Il soupçonnait aussi Falcon de tout avoir découvert.  

Au vu de la réaction imperceptible de Ryô, Mick sut qu'il avait vu juste.  

- Qu'est-ce que tu attends, Mick ? Je sais que tu dois mourir d'envie de m'en coller une, voire plusieurs. Et tu aurais raison.  

Mick soupira en secouant la tête,  

- C'est vrai, tu as raison et en d'autres circonstances, je n'hésiterais pas mais là… Il jeta un coup d'œil envers son ami. Ryô, poursuivit Mick, t'as vraiment fait fort mais… Tu dois avoir confiance et surtout être patient avec elle. Je connais Kaori, et je suis certain que tôt ou tard la situation s'améliora entre vous. Toi aussi tu dois y croire. Pour l'instant, accepte ce qu'elle te donne. N'en demande pas plus.  

- Elle ne me donne rien, Mick, murmura Ryô.  

En le voyant ainsi, Mick se demandait où pouvait se trouver son ami. L'homme qu'il avait en face de lui n'était en rien le Ryô qu'il connaissait. Il voulait le secouer et ce aussi bien au sens figuré qu'au sens propre.  

- Arrête de jouer les martyrs où je ne sais quoi ! Mick explosa, Certes elle ne te donne pas grand chose en ce moment, mais le peu qu'elle te donne, aussi infime soit-il, prends-le sans en demander plus. Vous vivez toujours ensemble que je sache !  

Ryô regarda interloqué son ami.  

Mick fut soulagé. Le regard de Ryô avait quelque peu changé, il était même revenu à la vie d'une certaine façon. Faiblement certes mais il commençait à comprendre et à réagir.  

En effet, ce que Mick venait de lui dire avait été comme une sorte d'électrochoc ; faible il est vrai mais cela l'avait un peu secoué.  

- Bien, maintenant tu vas peut-être te mettre à réagir, et surtout sois patient. Si tu tiens vraiment à elle-  

- Tu le sais très bien ! Dit Ryô avec fermeté et sincérité.  

- Bon, dans ce cas, agis en conséquence.  

Ryô hocha de la tête.  

Mick était quelque peu rassuré ; depuis des semaines, il avait vu son ami sombrer de plus en plus mais là, il avait l'impression que le Ryô qu'il connaissait, son ami, venait de sortir de ses ténèbres, des abysses où il s'était volontairement mis. Évidemment de façon infime mais Mick en était certain, les choses allaient prendre la bonne voie.  

A suivre…  

(1)Citation de Sir Arthur Conan Doyle pour l'axiome de Sherlock Holmes.  

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